Le tumulte ne faiblit pas suite à la diffusion d'une séquence d'Envoyé Spécial où un couple, sympathisant du Rassemblement national, s'en prend violemment à leur voisine, Divine Kinkela, une aide-soignante d'origine congolaise. Les propos ignobles tenus par la femme, désormais identifiée comme une fonctionnaire du tribunal de Montargis, ont choqué la France entière et déclenché une réaction immédiate du ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti.
Dans la vidéo devenue virale, la scène est glaçante. Sur le trottoir, la fonctionnaire fulmine : "T'es encore là ? On t'a invitée ? Tu dégages, tu pars !", avant de lâcher un cruel "Va à la niche !". Des paroles qui ont provoqué un tollé immédiat. Divine, la victime de cette agression verbale raciste, a également rapporté avoir été traitée de "bonobo" et d'être régulièrement la cible de cris de singe par le couple haineux.
Face à l'indignation générale, Éric Dupond-Moretti n'a pas tardé à réagir. Sur le réseau social X, il a annoncé avoir demandé "aux chefs de la cour d'appel d'Orléans un rapport immédiat en vue de la suspension à titre conservatoire de la fonctionnaire du tribunal de Montargis pour ses propos absolument inadmissibles tenus dans cette vidéo". Deux jours à peine après la diffusion du reportage, la sanction tombe : la fonctionnaire est suspendue.
Un communiqué de la Chancellerie a confirmé la nouvelle, précisant que "la décision de suspendre la voisine fonctionnaire était motivée par l’enquête pénale ouverte contre celle-ci des chefs d’injures publiques et non publiques à caractère racial, provocation publique à la discrimination et violences sans incapacité à caractère racial". La gravité des propos et l’atteinte à l’image du ministère de la Justice justifient cette mise à pied exemplaire.
Les images, diffusées par France 2, montrent une scène difficile à regarder sans éprouver de l’indignation. On y voit Divine, essayant de rester digne face aux attaques venimeuses de sa voisine. "J’ai quitté les HLM à cause de gens comme [vous]", clame la fonctionnaire, "On en était entourés de gens comme ça". Des propos empreints d’une xénophobie décomplexée qui ont déclenché une vague d’indignation sur les réseaux sociaux.
Éric Dupond-Moretti l’a dit et redit : "La haine n'aura jamais sa place dans nos tribunaux". En suspendant cette fonctionnaire, il envoie un message fort : le racisme et la discrimination n’ont aucune place au sein de la justice française. Cette affaire montre une fois de plus la nécessité de lutter activement contre toutes les formes de racisme et de discrimination, pour garantir une société plus juste et équitable.
Alors que l’enquête pénale suit son cours, la suspension de cette fonctionnaire rappelle à tous que les paroles et les actes racistes seront toujours sanctionnés, surtout quand ils émanent de ceux qui sont censés défendre la justice et l’équité. Une leçon que nous espérons voir suivie de beaucoup d'autres actions concrètes pour combattre le fléau du racisme.