Dans le monde professionnel, la disparité salariale entre hommes et femmes reste un sujet brûlant, souvent attribué à des facteurs complexes tels que la discrimination et les stéréotypes de genre. Une dimension moins explorée mais tout aussi significative est la manière dont hommes et femmes abordent la négociation salariale. Il est fréquemment observé que les hommes ont tendance à demander et même à imposer leurs conditions lors des négociations salariales, tandis que les femmes sont plus enclines à attendre passivement et à accepter ce qui leur est proposé. Cette disparité dans la dynamique de négociation contribue à perpétuer les écarts salariaux entre les genres.
Les hommes demandent, les femmes attendent : un constat troublant
Lors des entretiens d'embauche, il est souvent constaté que les hommes sont plus enclins à aborder la question du salaire de manière directe et assertive. Ils ne se contentent pas seulement d'accepter l'offre initiale, mais cherchent à la négocier en fonction de leurs compétences, de leur expérience et des normes du marché. Cette approche proactive peut leur permettre d'obtenir des salaires plus élevés et des avantages supplémentaires.
D'un autre côté, les femmes sont souvent réticentes à engager des négociations salariales. Cette réticence peut être attribuée à une multitude de facteurs, notamment le manque de confiance en soi, la peur de paraître trop ambitieuse ou de déranger l'employeur potentiel. Consciemment ou non, de nombreuses femmes internalisent les normes sociales qui valorisent la modestie et la conformité plutôt que l'assertivité et l'ambition.
Cette dynamique de négociation des salaires est souvent renforcée par des réactions différentes de la part des employeurs, en fonction du genre de la personne qui négocie. De nombreuses études ont montré qu'il existe des préjugés inconscients qui influencent les perceptions des employeurs lors des négociations salariales. Les hommes qui négocient sont souvent perçus comme compétents et confiants, tandis que les femmes peuvent être étiquetées comme étant trop agressives ou difficiles à gérer.
De plus, il peut y avoir des réactions différentes selon le genre de l'interlocuteur. Les hommes sont souvent plus enclins à écouter les arguments des femmes lors des négociations salariales et à les considérer de manière objective. En revanche, les femmes qui négocient avec d'autres femmes peuvent être confrontées à des réactions de défense ou de culpabilisation, ce qui rend la négociation encore plus difficile.
L'importance de la négociation salariale dès le début du processus de recrutement
Il est important de reconnaître que la négociation salariale ne devrait pas être un tabou, mais plutôt une étape naturelle du processus de recrutement. Les candidats, hommes et femmes, ont le droit et la responsabilité de défendre leur valeur sur le marché du travail.
Il est recommandé de commencer à discuter du salaire dès l'appel initial d'un recruteur. À ce stade, il est approprié d'exprimer ses exigences salariales en fournissant un montant annuel souhaité. Certains recruteurs peuvent accepter ces demandes, tandis que d'autres peuvent les rejeter ou les négocier.
Avant d'entamer les discussions salariales, il est important de faire des recherches sur les salaires proposés pour des postes similaires dans l'industrie et la région spécifiques. De nombreux sites de recrutement fournissent des fourchettes de salaire pour aider les candidats à déterminer des attentes raisonnables.
Il est à noter que certaines entreprises ne divulguent pas de fourchettes de salaire dans leurs offres d'emploi, laissant ainsi la porte ouverte à la négociation. Dans de tels cas, il est particulièrement central pour les candidats, qu'ils soient hommes ou femmes, d'exprimer leurs attentes salariales lors des entretiens, en soulignant leurs compétences, leur expérience et la valeur qu'ils apportent à l'entreprise.