Le 4 mars 2024 restera gravé dans l'histoire de la France comme une date décisive pour les droits des femmes. En effet, ce jour-là, avec une majorité écrasante de 780 voix pour, le Parlement français s'est réuni en Congrès au prestigieux Château de Versailles pour inscrire le droit à l'IVG dans la Constitution.
Cette avancée historique consacre des décennies de luttes et d'engagements en faveur du droit à l'avortement. Depuis la loi Veil de 1974, portée par l'ancienne ministre de la Santé Simone Veil, l'IVG était reconnue en France. Mais son inscription dans la Constitution la consolide comme un droit fondamental, inviolable et intangible.
Le chemin vers cette reconnaissance constitutionnelle a été long et semé d'obstacles. Il remonte à l'affaire emblématique de Bobigny en octobre 1972, où Marie-Claire Chevalier fut jugée pour avoir pratiqué un avortement clandestin. Cet événement a suscité un vaste mouvement de solidarité et de mobilisation en faveur de la légalisation de l'IVG.
Gisèle Halimi, avocate et militante féministe de renom, a été une figure centrale de ce combat. En 1972, elle a lancé une pétition appelant à la légalisation de l'IVG, qui a rallié des milliers de signatures et a contribué à sensibiliser l'opinion publique sur cette question cruciale.
La loi Veil de 1974 fut finalement adoptée, ouvrant la voie à un accès plus sûr et plus légal à l'avortement en France. Mais la lutte pour les droits reproductifs des femmes ne s'est jamais arrêtée. Des défenseurs et des militantes ont continué à se battre pour que l'IVG soit reconnue comme un droit inaliénable, inscrit dans les textes les plus fondamentaux de la nation.
L'IVG inscrite dans la constitution envoie un message fort : en France, les droits des femmes sont non négociables et doivent être protégés par la loi fondamentale de la République. L'IVG n'est plus seulement un acquis législatif, mais un droit constitutionnel, garantissant aux femmes le droit à l'autonomie, à la dignité et à la liberté de choisir.
En inscrivant l'IVG dans sa Constitution, la France affirme son engagement en faveur de l'égalité des sexes et de la justice reproductive. C'est une avancée majeure qui réaffirme que les droits des femmes sont des droits humains, et qu'ils doivent être respectés, protégés et défendus par tous.