"La jeunesse est une époque de la vie où l'homme, livré à ses penchants, n'a encore ni jugement pour discerner, ni expérience pour éviter le mal. On voit souvent qu'elle est indisciplinée et impétueuse, qu'elle se laisse entraîner par des passions désordonnées et qu'elle s'éloigne des bons conseils. Les jeunes gens sont souvent emportés par l'ardeur de leurs désirs et se précipitent dans les plaisirs sans réfléchir aux conséquences. Ils manquent de prudence et de modération, se laissant aveugler par leurs envies du moment. Ainsi, la jeunesse est souvent critiquée pour son imprudence et son manque de retenue, ce qui peut conduire à la dégradation de la société si ces tendances ne sont pas corrigées par l'éducation et la sagesse."
Voici un extrait tiré de "Les Caractères" de Jean de La Bruyère, publié en 1688, qui aborde la question de la décadence de la jeunesse
Depuis la nuit des temps, la jeunesse a été l'objet de fascination, de débat et parfois même de mépris. Elle est souvent perçue comme une époque charnière de la vie, où les individus oscillent entre l'insouciance et la responsabilité, entre la promesse d'un avenir radieux et le spectre d'une génération perdue. Mais qu'en est-il réellement de cette notion de jeunesse perdue ?
Le concept de jeunesse perdue n'est pas un phénomène nouveau. Depuis les écrits des philosophes grecs jusqu'aux débats contemporains, les sociétés ont souvent tendance à idéaliser ou à diaboliser la jeunesse. Les anciens se lamentaient déjà sur la décadence morale des jeunes, les accusant de sacrifier les valeurs traditionnelles sur l'autel de la modernité.
À travers les âges, les critères de jugement ont évolué. Si autrefois la jeunesse était critiquée pour son indiscipline ou son impétuosité, aujourd'hui, les reproches portent souvent sur son attachement aux écrans, son manque d'engagement politique ou sa quête perpétuelle de gratification instantanée.
Pourtant, derrière cette image parfois sombre se cache souvent un malentendu. La jeunesse est, par nature, en quête d'identité et d'expérimentation. Elle est le reflet des évolutions sociales, économiques et technologiques de son temps. Si certains comportements peuvent paraître déconcertants pour les générations précédentes, ils sont souvent le fruit d'une adaptation à un monde en mutation permanente.
Malgré les défis auxquels elle est confrontée, la jeunesse reste porteuse d'espoir et de renouveau. Elle incarne la possibilité d'un changement positif, d'une société plus juste et plus inclusive. Les jeunes d'aujourd'hui sont les leaders, les innovateurs et les visionnaires de demain. Leur énergie, leur créativité et leur audace sont des atouts précieux pour construire un monde meilleur.
L'idée d'une jeunesse perdue apparaît davantage comme un mythe que comme une réalité incontestable. Cette notion, souvent véhiculée par les adultes, est le reflet d'une perception biaisée et simpliste des défis auxquels la jeunesse est confrontée. En réalité, les adultes qui colportent ces idées ont souvent oublié que leur propre jeunesse a été marquée par des luttes similaires, des erreurs commises et des leçons apprises.
L'histoire nous enseigne que chaque génération est confrontée à des défis uniques, mais aussi à des opportunités de croissance et de transformation. Les jeunes, tout comme leurs aînés, sont des produits de leur époque, façonnés par les événements et les influences qui les entourent. Plutôt que de les condamner, il est essentiel de reconnaître leur potentiel et de les soutenir dans leur quête d'un avenir meilleur.