Valenciennes, 23 mai 2024 – L'affaire qui secoue toute la région et au-delà : deux sœurs originaires de Wattrelos, surnommées "Les Soeurs Botox",condamnées en septembre 2023 pour des injections illégales de Botox, espèrent voir leurs peines réduites en appel. Les sœurs, Camilla et Ajar L., âgées de 26 et 23 ans respectivement, ont fait parler d’elles après une interview exclusive accordée au célèbre Youtubeur Sam Zirah, postée le 5 juin.
Camilla et Ajar, connues sous le pseudonyme de « Doctor Lougayne » sur les réseaux sociaux, sont accusées d'avoir réalisé des centaines d’injections illégales, gagnant plus de 120 000 €. L’affaire est pour le moins surprenante. Entre janvier 2021 et mai 2023, dans le Nord, le Pas-de-Calais et la région parisienne, elles ont effectué des injections illégales de Botox à plusieurs centaines de personnes. Avec plus de 600 transactions via PayPal et des bénéfices dépassant les 120 000 euros, les deux sœurs ont traité 35 victimes, devenues parties civiles (France 3 Régions) (Agence France 24 - News Portal). Exerçant dans tout le pays, elles sont maintenant confrontées à la justice pour « exercice illégal de la profession de médecin » et « blanchiment aggravé ». L’aînée fait face à des charges supplémentaires, notamment pour « mise en danger d’autrui » et « blessures involontaires ».
Dans l’interview postée sur la chaîne YouTube de Sam Zirah, les deux sœurs ont exprimé leurs espoirs de voir leurs peines réduites. Camilla a affirmé avoir pris conscience de la gravité de leurs actions, tout en contestant certaines accusations. Selon elle, les médias et la gendarmerie auraient exagéré les faits. Ajar, plus réservée, a également évoqué leur nouvelle orientation professionnelle, loin des pratiques illégales passées.
Justine*, l'une des victimes, a réagi avec amertume aux déclarations des sœurs. « Ça sera bientôt ‘terminé’, mais le plus difficile restera l’attitude des prévenus », a-t-elle déclaré. Beaucoup de victimes ont souffert de complications graves telles que des inflammations et des nécroses. Pour Justine et d'autres, les excuses des sœurs sonnent faux et ne suffisent pas à réparer les dommages causés.
L’enquête de la gendarmerie nationale a révélé que les deux sœurs opéraient sous de fausses identités, avec des diplômes médicaux falsifiés et des produits souvent périmés ou contaminés. Les autorités ont saisi des centaines de seringues et fioles, certaines contenant des taux de bactéries jusqu’à cinquante fois supérieurs aux seuils autorisés.
L’audience en appel, tenue à Douai le 23 mai, vise à réévaluer les peines initiales : quatre ans de prison dont trois avec sursis pour Camilla et deux ans de prison avec sursis pour Ajar. Le verdict est attendu pour le 24 septembre. Entretemps, les deux sœurs tentent de se refaire une image publique, promettant de payer les dommages et intérêts.
Lors de cette nouvelle audience, Camilla et Ajar ont affiché un changement d’attitude notable. Selon Me Burkhardt, avocat des victimes, elles ont montré une conscience accrue des enjeux et ont reconnu une grande partie des faits, sans toutefois offrir de véritables excuses. Elles se disent victimes de certaines victimes qui chercheraient à tirer profit de la situation.
*Le nom a été changé pour protéger l'anonymat.