Syntia, une jeune femme trans de 21 ans, a porté des accusations de discrimination de genre et de harcèlement contre son ancien employeur, un restaurant McDonald’s situé près d’Angers. Son affaire, actuellement devant le conseil de prud’hommes, met en lumière les défis auxquels sont confrontées les personnes trans sur leur lieu de travail.
Engagée en septembre 2022 sous son prénom masculin, conforme à son acte de naissance, Syntia était en transition de genre à ce moment-là, sans avoir effectué de changement légal de sexe. Cependant, en janvier 2023, après un rendez-vous médical, elle décide de se présenter au travail en tenue féminine, portant des faux seins et du maquillage. Bien qu'elle ait ressenti une certaine tolérance initiale de la part de ses collègues et de sa hiérarchie, cette atmosphère bienveillante a rapidement changé.
Lors d'un entretien de recadrage fin janvier 2023, Syntia affirme avoir été appelée par son prénom masculin et priée de cesser de se maquiller. Son avocate soutient qu'il lui a été demandé d'atténuer son maquillage, conformément à un règlement interne prescrivant à tous un maquillage « léger et discret ». Cependant, l'avocat du restaurant conteste cette version, affirmant qu'elle n'a été sommée que d'atténuer son maquillage, non de l'enlever.
Syntia a également saisi l'inspection du travail et déposé une plainte au pénal, réclamant la résiliation de son contrat de travail ainsi qu'une compensation financière de 30 000 euros pour préjudice moral et les huit mois d'arrêt de travail non couverts par la Sécurité sociale (environ 20 000 euros).
L'avocat du restaurant McDonald’s plaide qu'il pourrait y avoir eu des réactions maladroites de certains employés, mais nie toute intention de discrimination ou de harcèlement.
Cette affaire, qui doit être jugée le 24 juin.