Dans un rapport qui fait déjà grand bruit, la Cour des Comptes propose une série de mesures choc pour tenter de combler le gouffre financier de la Sécurité sociale. Avec un déficit colossal de 10,8 milliards d’euros en 2023, et des prévisions encore plus sombres atteignant 17,2 milliards en 2027, la Cour des Comptes tire la sonnette d’alarme. Mais la mesure qui suscite le plus de réactions est sans doute celle visant les arrêts maladie : la fin de l’indemnisation pour les arrêts de travail de moins de huit jours.
Un Remède de Cheval pour la Sécurité Sociale
La proposition, dévoilée ce mercredi 29 mai, est claire : pour enrayer le déficit jugé "insoutenable", l’Assurance maladie ne rembourserait plus les arrêts de travail inférieurs à huit jours. Selon les calculs de la Cour, cette mesure pourrait permettre d’économiser 470 millions d’euros par an. Mais ce n’est pas tout ! Pour pimenter encore un peu plus le débat, la Cour préconise également de réduire certaines exonérations de cotisations sociales.
La Fronde des Entreprises et des Députés
Comme on pouvait s'y attendre, la réaction ne s'est pas fait attendre. Les entreprises, déjà étouffées par des charges sociales jugées exorbitantes, rejettent en bloc cette proposition. Du côté des parlementaires, la rapporteure de la branche Maladie du budget de la Sécurité sociale s’oppose fermement à cette idée, la qualifiant d’"injuste" et de "contre-productive". Pour elle, cette mesure pénaliserait injustement les salariés malades, qui n’auraient d’autre choix que de continuer à travailler malgré la maladie, aggravant ainsi leur état de santé.
Des Mesures Qui Font Débat
Parmi les autres mesures évoquées par la Cour des Comptes, on trouve également l’augmentation à 7 jours du délai de carence. En clair, les salariés devraient attendre une semaine avant de pouvoir percevoir des indemnités journalières en cas d’arrêt maladie. Une proposition qui, sans surprise, passe mal auprès des syndicats. Ils y voient une attaque directe contre les droits des travailleurs et un encouragement à la "présentéisme", cette tendance à venir travailler même malade.
Un Débat Qui Ne Fait Que Commencer
Ce rapport, s'il vise à provoquer un électrochoc, risque bien de se transformer en un feuilleton à rebondissements. Les débats s’annoncent houleux, tant au sein du Parlement que dans les rues. Les syndicats prévoient déjà des manifestations pour défendre les droits des travailleurs, tandis que certains experts en santé publique mettent en garde contre les effets délétères de ces mesures sur la santé des Français.
En attendant, la Cour des Comptes persiste et signe : pour elle, des mesures drastiques sont indispensables pour éviter la faillite de notre système de protection sociale. La balle est désormais dans le camp du gouvernement, qui devra trancher dans ce dossier explosif. Affaire à suivre...