Ce mardi, des tests ADN ont révélé que trois nourrissons, abandonnés à différentes périodes dans le quartier de Newham, à l'est de la capitale anglaise, partagent les mêmes parents. Ces découvertes, survenues en 2017, 2019 et 2024, ont choqué la communauté locale et suscité des interrogations quant à l'identité des parents.
Le cas le plus récent concerne une petite fille, surnommée Elsa par les autorités, retrouvée en janvier 2024 par un promeneur de chiens lors de la nuit la plus froide de l'année. Enveloppée dans une serviette à l'intérieur d'un sac, Elsa, qui avait encore son cordon ombilical, venait de naître, selon les estimations des médecins. Deux autres enfants, prénommés Harry et Roman, avaient été découverts dans des circonstances similaires en 2017 et 2019, eux aussi enveloppés dans des couvertures et abandonnés dans des sacs.
Malgré les efforts intensifs de la police métropolitaine, les parents de ces enfants n'ont jamais été identifiés. Des appels au public ont été lancés sans succès, laissant les enquêteurs perplexes. Les tests ADN effectués sur les trois nourrissons ont confirmé qu'ils partagent les mêmes parents, une découverte qui a donné une nouvelle dimension à cette affaire déjà troublante.
Les deux enfants plus âgés, Harry et Roman, ont été adoptés et vivent désormais avec leurs familles adoptives. La petite Elsa, quant à elle, est toujours en famille d'accueil, dans l'attente d'une solution permanente. Les autorités s'efforcent de trouver la meilleure issue possible pour elle, tout en poursuivant les investigations pour retrouver les parents biologiques.
Le tribunal de la famille a récemment décidé de rendre publique l'existence du lien de fraternité entre les trois enfants, malgré les réserves de la police et du Cafcass, un comité de conseil auprès des tribunaux des enfants et de la famille. Ces derniers craignaient que cette publicité puisse encourager d'autres parents en difficulté à abandonner leurs enfants dans des lieux publics.
Cependant, la juge Carol Atkinson, en charge de cette affaire, a estimé que cette information relevait "d'un grand intérêt public", soulignant que l'abandon de bébés à la naissance est "très, très inhabituel" en Angleterre. Cette décision vise à sensibiliser le public et peut-être, à inciter d'éventuels témoins ou proches des parents à se manifester.
L'abandon de nourrissons à la naissance est extrêmement rare au Royaume-Uni. Les données de l'Office for National Statistics (ONS) indiquent qu'aucun bébé n'a été enregistré comme abandonné entre 2012 et 2015, et seulement un en 2011. Ces chiffres mettent en évidence le caractère exceptionnel de cette série d'abandons à Newham.
La révélation du lien de fraternité entre les enfants pourrait marquer un tournant dans l'enquête et permettre, espérons-le, de retrouver les parents et d'éviter de futurs abandons. En attendant, la sécurité et le bien-être de ces enfants restent la priorité absolue des autorités.